La paroisse Saint Nicolas d'Ostheim
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Une première église a été construite à Ostheim au XIIIe siècle. Devenue protestante en 1535, elle se fait simultaneum de 1687 jusqu'en 1854 où, vétuste et exiguë, elle est détruite et remplacée par deux nouvelles églises, une pour chaque communauté. Ces deux églises sont sérieusement endommagées durant la seconde guerre mondiale car le front de la poche de Colmar passe par Ostheim. Ainsi, moins d’un siècle après leur inauguration, tout est à reconstruire !
Afin de permettre aux habitants de continuer à pratiquer leur culte, des églises provisoires sont érigées dès 1946 grâce à des dons suisses.
L’église catholique actuelle a été conçue et réalisée sous l’impulsion du curé Lantz. La première pierre en fut posée le 15 juin 1958 et sa consécration a eu lieu le 26 mai 1960, jour de l’Ascension. La sonnerie simultanée de ses 4 cloches avec celles de l’église protestante donne un accord parfait et mélodieux.
Sa décoration intérieure a été réalisée par Tristan Ruhlmann, dont les œuvres (peinture du chœur, mosaïque, statue de la Vierge et ambon) forcent l’admiration.
Ainsi, dès l’entrée dans la nef, une imposante peinture ornant le mur du chœur frappe le regard : exécutée sur une toile de jute marouflée en surface, elle représente le Christ ressuscité apparaissant aux apôtres. La mosaïque qui orne la façade de la tribune représente la vie de Saint Nicolas, patron de la paroisse.
L'ambon est rarissime : d'une largeur de 1,20 m, il est orné d'une feuille de métal déroulée comme un papier et portant l’aigle de Saint Jean ainsi que d'un émail bleu représentant l’Agneau pascal.
La statue de la Vierge qui trône dans le chœur est sculptée dans du bois de tilleul légèrement teinté. Elle mesure plus de deux mètres de hauteur et représente Marie telle qu’elle est décrite par Saint Jean dans l’Apocalypse : "Une femme revêtue de soleil, la lune sous ses pieds et une couronne de douze étoiles sur la tête".
Les vitraux comptent parmi les plus beaux qui aient été réalisés en Alsace et dans l’Est de la France, tant pour la richesse de leur inspiration et leur luminosité exceptionnelle que pour la technique employée pour leur réalisation : les dalles de verre furent cassées pour en assembler ensuite les tessons, selon convenance, en une fine mosaïque. Les hautes baies de l’étage supérieur sont conçues en tapis, avec des dessins et des coloris somptueux. Le vitrail qui surplombe la tribune représente le supplice de trois jeunes gens raconté par le prophète Daniel. Les vitraux des bas-côtés sont inspirés par l’évangile ou l’Apocalypse : ils représentent la pêche miraculeuse, la croix de gemmes surmontant la montagne fleurie et les sept sources d’eau vive des sacrements, la vigne mystique, l’autel avec les gerbes de blé et le vin, la table préparée pour le festin, l’agneau dans sa gloire. Les vitraux du baptistère, eux, présentent la création du monde, l’arche de Noé, le passage de la mer Rouge et le baptême de Jésus. Enfin, les vitraux de la cage d’escalier de la crypte illustrent la destruction par le feu de l’ancienne église d'Ostheim et l’église qui l'a remplacée à titre provisoire.
L'orgue inauguré le 24 novembre 1963 est l'œuvre de la manufacture d'orgues strasbourgeoise E.A. Roethinger.
La crypte aménagée en 1967 a également été ornée par Tristan Ruhlmann. Les six vitraux qui l'éclairent représentent, entre autres, le buisson ardent, la croix vivifiante et l’arbre de Jessé.
Le chemin de croix de la crypte se présente sous la forme d'une fresque murale aux lignes très épurées pour traduire, avec beaucoup de force, le thème de la souffrance : la composition horizontale exprime la Passion où la douleur est présente sans être amplifiée et la superbe station IV, notamment, montre Jésus rencontrant sa mère qui reçoit en plein cœur la souffrance de son fils.
