les oeuvres d'art à l'intérieur de l'Eglise Notre-Dame de L'assomption

Autel retable du Sacré-cœur (1805).

La prédelle présente le reliquaire de saint Clément.

Tableau principal, dédié au Sacré-cœur, a été peint par Charles Joseph Corty (1757-1836).

L'autel-retable date de 1805. Au -dessus de la table d'autel, le tableau principal illustre l'épisode de la fondation de la dévotion au Sacré-cœur. Il aurait été peint sur toile par Charles Joseph Corty de Ribeauvillé. Au-dessus du tableau, un cartouche ovale à fond bleu comporte en lettres dorées l'inscription allemande « Herz Jesu » (cœur de Jésus). Il est surmonté d'un cœur enflammé

La peinture à l'huile sur toile présente trois personnages : à gauche une jeune femme de profil prosternée vers l'avant, qui tient la palme de martyre. Devant elle, on distingue une grande roue (l'attribut de Catherine d'Alexandrie). L'homme derrière la sainte est prosterné et frappé de stupeur et pourrait être l'empereur Maximilien qui l'a condamnée au martyre. Un abbé (le bienheureux Jean Eudes) debout, nu-tête, sa mitre déposée à ses pieds, regarde vers le spectateur auquel il désigne de sa main droite, un cœur ardent surmonté d'une croix dans la partie supérieure de la scène. Derrière l'abbé se profile une religieuse (Marguerite-Marie Alacoque) dont le regard est dirigé vers le Sacré-cœur.

Le bienheureux Jean Eudes composa en 1668 l'Office du Sacré Coeur de Jésus et publia en 1670 « La dévotion au Coeur adorable ». Marguerite-Marie Alacoque a eu sa première vision du Sacré-cœur en 1673.

L'autel et le tableau principal sont classés au titre « objets monuments historiques » en 1999.

Entre la table de l'autel et le tableau dédié au Sacré-coeur a été installée, en 1805, une prédelle qui présente le reliquaire de saint Clément. En 1739, la paroisse avait obtenu de Rome cette relique de saint Clément. Tout de suite, les religieuses d'Alspach sont chargées de confectionner l'habillement pour un gisant-reliquaire dont le personnage porte dans sa main la relique de saint Clément. Au XIXe siècle, les sœurs de la Divine Providence de Ribeauvillé confectionnèrent de nouveaux vêtements au mannequin. Rappelons que le gisant-reliquaire est une production typique dans la spiritualité du XIXe siècle. A cette époque, la foi chrétienne appréciait ce style de présentation, qui choque souvent aujourd'hui. Ces gisants donnaient une expression visible des martyrs des premiers siècles de la chrétienté et aidaient à la piété des fidèles. Nous ne savons pas de quelle partie du corps du saint provient la relique à Bergheim. En tout cas, le corps entier de saint Clément n'est pas à Bergheim. Peut-être qu'un jour les archives nous donnerons plus de renseignements. Par ailleurs, il existe plusieurs saints portant le prénom de Clément. Parmi ceux-ci, nous avons repéré deux chrétiens qui ont été martyrisés au 1er siècle et qui ont un lien avec Rome.

Pour essayer d'identifier à quel saint Clément appartient la relique qui est à Bergheim, nous proposons deux hypothèses, dont nous pensons que la 2e pourrait être la plus proche de la vérité :

- Saint Clément, consul et martyr en l'an 89. Clément appartenait à la famille impériale de Vespasien. Il épousa Flavia Domitilla, la cousine de l'empereur Domitien. L'empereur ayant appris qu'il s'était converti au christianisme le fit mettre à mort. Sa femme fut exilée sur l'île de Pantelleria.

- L'autre saint Clément est un chrétien né au Ier siècle. De culture grecque, il devint prêtre dans la communauté chrétienne de Rome. Dans les écrits d'Irénée de Lyon, il est le 4e pape (entre 88 et 97), après Lin et Anaclet. Le pape Clément Ier fut condamné à l'exil en Crimée en l'an 97, durant le règne de l'empereur Trajan. Il était accusé d'être trop influent sur l'aristocratie romaine et qu'il tentait aussi de convertir les prisonniers. Il mourut en martyr avec une ancre accrochée au cou et précipité d'un navire dans la Mer Noire. En 867, ses reliques furent ramenées à Rome par les saints Cyrille et Méthode. Saint Clément Ier est le patron des mariniers. Il est vénéré comme saint et martyr par les églises catholique et orthodoxe. Il peut être considéré comme faisant partie des premiers pères de l'église car il a écrit deux Épîtres aux Corinthiens.

A Bergheim, le gisant-reliquaire porte dans sa main une petite relique probablement de l'un de ces deux témoins de la foi, qui vivait à une époque très proche des apôtres. Ils auraient pu encore en rencontrer l'un ou l'autre, mais nous n'avons aucun témoignage.

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